L’association Symbiose et quatorze agriculteurs volontaires ont entrepris des travaux de restauration de 30 mares du Chaourçois. Reportage du côté de Metz-Robert.
Les travaux peuvent être conséquents pour pouvoir restaurer une mare, comme ici, envasée et fermée par la végétation.
Arrivé au point de rendez-vous fixé le 3 septembre dernier, à quelques encablures de l’élevage de vaches laitières de Pascal Coutord à Metz-Robert, une tractopelle jaune s’anime au loin. Mais que diable vient-elle faire dans cette prairie ?
« Depuis ce lundi, nous avons démarré des travaux de restauration de mares existantes sur cette zone », explique Jérôme Schmit, chargé de mission économie à la FDSEA de l’Aube. C’est lui qui pilote ce projet environnemental. « En tout, nous avons prévu de valoriser trente petites et moyennes mares du Chaourçois. » Un projet conduit par l’association Symbiose qu’il coordonne « avec quatorze agriculteurs volontaires ».
Une action possible grâce à des partenariats avec l’Office français de la biodiversité de l’Aube, l’Adasea, le Syndicat du Chaource et le CPIE Sud-Champagne. Ce dernier a réalisé un diagnostic technique d’évaluation des mares. Il y en aurait près de 300 sur ce territoire
« Elles ont souvent été créées par des agriculteurs et des éleveurs. Nous avons lancé les travaux sur des mares dont les écosystèmes risquaient de disparaître », insiste le coordinateur. Le triton crêté a été recensé dans ces mares. C’est une espèce protégée tout comme son biotope. Il fait partie de la liste rouge des espèces menacées.
150 000 euros de travaux prévus jusqu’en 2027
L’objectif étant de redonner une fonctionnalité à ce point d’eau naturelle, important pour les animaux sauvages et pour abreuver les bovins. Ce mardi matin, Pascal Coutord suit les actions de la tractopelle avec le directeur de l’OFB Aube, Eric Bouquet. « Cette action est intéressante tant pour la biodiversité que pour redonner une fonctionnalité à ces mares, confie l’éleveur. Elles sont alimentées par la même source que l’eau de Metz-Robert qui était embouteillée dans le temps. Ces mares sont notre patrimoine, il faut les préserver. »
« Cette deuxième mare est située au milieu d’une prairie, à l’ombre de trois grands chênes. Elle présente de bons indicateurs biologiques mais elle était en train de s’atrophier, observe Jérôme Schmit. Il faut rouvrir le milieu en dégageant les haies d’épineux, puis curer la mare, la reprofiler et créer une pente douce avant de poser une nouvelle clôture. »
Pour les agriculteurs partenaires, c’est aussi l’occasion de se faire conseiller pour l’entretien futur de ces mares, dans le respect des règles environnementales. Ils bénéficient, en contrepartie, d’un paiement pour services environnementaux rendus (CPSE).
La durée du chantier devrait s’étaler jusqu’en 2027, avec un coût total estimé à 150 000 € « entièrement sur fonds privés », dont le groupe Vivescia dans le cadre de la trame verte et bleue.